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Une plante rare de la Montagne châtillonnaise  
        

 

UNE PLANTE RARE DE LA MONTAGNE CHATILLONNAISE

Texte de M.G.Poillotte et photos de F.Poillotte

Asperula tinctoria L ; Aspérule des teinturiers ou garance.

 

                                                                                                                  

 

  

    

C’est une plante vivace de la famille des Rubiacées. Légère, très discrète, elle se mêle aux hautes herbes dans un layon de bois très clair de la Réserve Biologique Domaniale de Sèche bouteille en forêt domaniale de Lugny, sur le territoire de la commune de Leuglay.

L’un de ses noms vernaculaires est « Aspérule des teinturiers ». Elle possède en effet à la base de sa souche des stolons orange qui, autrefois, auraient été utilisés pour teindre les textiles en rouge vif. La teinture et la couleur tirées de cette plante portent le nom de « garance ». C’était la couleur des pantalons d’uniforme de l’infanterie française, au début de la Première Guerre mondiale, couleur qui exposait les militaires au tir des soldats allemands, ces derniers ayant des tenues plus discrètes.

Pourquoi s’intéresser particulièrement à cette plante qui passe parfaitement inaperçue, sauf pour un œil exercé ? Elle est très très rare ; une seule station en Côte d’Or.

Il semblerait qu’elle ait disparu pendant plusieurs années. C’est au mois de juin 1989 que Monsieur François Bugnon, professeur de botanique à l’Université de Dijon, l’a retrouvée avec beaucoup de plaisir. Notre toute jeune Société Mycologique du Châtillonnais (née en 1986) faisait ses premiers pas, et Monsieur Bugnon, que tous admiraient et vénéraient, avait accepté de guider une de nos sorties sur les thèmes : mycologie et botanique.

Nous avions commencé par le Val profond ou nous allions de découvertes en découvertes : première rencontre avec Schoenus ferruginosus, Swertia perennis, Gentiana pneumonanthe et bien d’autres. Je commençais alors mon premier carnet (myco. et bota.).  J’en suis actuellement au 13eme. Après le vallon, Mr Bugnon nous entraîna au-dessus du plateau pour y découvrir plus particulièrement Thesium alpinum, Galium boreale et d’autres. Ce fut  là que l’un d’entre nous découvrit l’aspérule qu’il connaissait un peu et qu’il baptisait garance. Mr Bugnon n’en croyait pas ses yeux. Cela faisait plusieurs dizaines d’années qu’il ne l’avait revue en ce lieu. Il nous décrivit la plante : ses petites feuilles en verticille (toujours 4 feuilles ou plus, jusqu’à 6), ses petites fleurs blanches en tubes à 3 « pétales », ce qui est inhabituel chez les Rubiacées.

Plus tard une RBD fut envisagée sur ce territoire, en partie pour la protéger. Ces années dernières avec quelques mycologues- botanistes de notre société nous avons décidé de la suivre un peu mieux.

En 2010 il n’y avait que quelques pieds. En 2011, c’est fabuleux, nous observons de très nombreux pieds (pas loin d’une centaine), bien fleuris en ce mois de juin, et mêlés au Galium boréale et aux graminées.

Espérons que la Réserve Biologique Domaniale verra vraiment le jour et qu’elle protègera cette espèce très menacée, pour de nombreuses années encore.

                                                                                                                                           

                                                                  

                                                                                                                                 Galium boreale  

                                                                                                                          

 

 

 

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