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Vallée de l'Aube, pays d'abbayes  
          VALLEE DE L’AUBE, VALLEE DES ABBAYES

                          Par F. Poillotte

 

L’Aube  présente cette singularité d’abriter sur ses berges dans la partie supérieure de son cours, pas moins de trois abbayes qui ont relevé autrefois du même ordre.

 

La plus connue, Clairvaux, fondée en 1115,  troisième fille de Citeaux,  fut durant le XIIème siècle le pôle de l’occident chrétien. La grande abbaye doit essentiellement sa réputation à celle de son premier abbé : saint Bernard.

Située  dans le département de l’Aube,  à la périphérie de l’aire d’adhésion  du futur Parc National « Entre Champagne et Bourgogne », sa visite est strictement règlementée en raison de l’affectation actuelle des lieux. On pourra toutefois admirer le bâtiment des frères convers édifié à la fin du XIIème siècle, sans doute la partie la plus ancienne qui soit parvenue jusqu’à nous.

 

Très en amont, non loin de la source de l’Aube,  Clairvaux a donné naissance en un lieu marécageux à l’une de ses filles, Auberive. Sa fondation en 1135 à laquelle d’ailleurs Saint Bernard ne fut pas étranger, a pu se réaliser grâce à la générosité de l’évêque de Langres, Vilain d’Aigremont,  un parent par alliance dans la ligne paternelle de l’abbé de Clairvaux. De l’ensemble architectural d’origine, il ne reste que le chevet plat restauré de l’abbatiale datant du XIIème siècle. Les bâtiments  conventuels que l’on peut voir aujourd’hui datent pour la plupart du XVIIIème siècle.

 

A quelques kilomètres de là, en aval, Longuay, sur le territoire de la Commune d’Aubepierre-sur-Aube, a conservé jusqu’à nos jours, la discrétion qui fut toujours la sienne.  En contre bas de la route qui mène d’Aubepierre à Dancevoir, sa situation ne se prête guère au regard du touriste. Fondé en 1102 par trois personnages des environs de Leuglay, le nouvel établissement  qui n’était jusqu’alors soumis à aucune règle particulière fut rattaché en 1136  à l’ordre canonial par l’évêque de Langres, Vilain d’Aigremont. Sous l’action conjuguée du pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, de Geoffroy de la Roche-Vanneau, évêque de Langres,  cousin de saint Bernard, entré avec lui à Citeaux en 1113 et à l’instigation de saint Bernard, Longuay devint cistercienne par son affiliation en 1149 à Clairvaux.

Des bâtiments  monastiques, il ne reste que le beau bâtiment des convers  édifié sans doute au début du XIIIème siècle, devenu la « grange aux dîmes » après la disparition de ces religieux.  Les restes de la galerie nord du cloître ont  été inclus  dans le château édifié au milieu du 19ème siècle. Tout comme l’abbaye voisine d’Auberive, Longuay est aujourd’hui une propriété privée.  L’une et l’autre sont situées au cœur du futur parc national « Entre Champagne et Bourgogne ».

 

Comment peut-on expliquer une telle proximité de ces abbayes dans une aire géographique aussi restreinte ? L’omniprésence de la forêt est peut-être l’une des réponses qu’on peut avancer. Sur un plan purement matériel, la forêt présentait un intérêt vital pour la communauté monastique par le bois qu’elle procurait tant pour le chauffage que pour la construction ou la confection des outils mais aussi et surtout pour l’alimentation de son bétail.

 

La présence de minerai de fer dans le bassin de La Chaume ou à Latrecey et l’activité sidérurgique à laquelle se livraient les cisterciens entrainaient une consommation importante de bois d’abord pour alimenter les bas fourneaux, puis les forges comme celles de Lignerolles ou encore celles de Chevrolet.

 

Sur le plan spirituel, la forêt représentait le « désert » auquel aspiraient les cisterciens des premiers temps.

                                                                               

Références bibliographiques :

F. POILLOTTE : "Longuay, une abbaye au coeur de la Montagne châtillonnaise" : Bulletin Archéologique et historique du Châtillonnais. 2008.

G. VILAIN : Abbaye d'Auberive

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